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sait le tour des remparts. À la campagne, de l’aurore à la nuit, il se promenait seul, sans chapeau, sous le soleil, ou la pluie. « Tout-Puissant ! — Dans les bois je suis heureux, —heureux dans les bois — où chaque arbre parle par toi. — Dieu, quelle splendeur ! — Dans ces forêts, sur les collines, — c’est le calme, — le calme pour te servir. »

Son inquiétude d’esprit y trouvait quelque répit[1]. Il était harcelé par les soucis d’argent. Il écrit en 1818 : « Je suis presque réduit à la mendicité, et je suis forcé d’avoir l’air de ne pas manquer du nécessaire ». Et ailleurs : « La sonate op. 106 a été écrite dans des circonstances pressantes. C’est une dure chose de travailler pour se procurer du pain. » Spohr dit que souvent il ne pouvait sortir, à cause de ses souliers troués. Il avait de fortes dettes envers ses éditeurs, et ses œuvres ne lui rapportaient rien. La Messe en , mise en sous-

  1. Il se trouvait toujours mal logé. En trente-cinq ans, il changea trente fois d’appartement, à Vienne.