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l’homme, mêlant la tragédie à la farce, et une vigueur herculéenne à des jeux et des caprices d’enfant[1].

1814 marque l’apogée de la fortune de Beethoven. Au Congrès de Vienne, il fut traité comme une gloire européenne. Il prit une part active aux fêtes. Les princes lui rendaient hommage ; et il se laissait fièrement faire la cour par eux, comme il s’en vantait à Schindler.

Il s’était enflammé pour la guerre d’indépendance[2]. En 1813, il écrivit une symphonie de la Victoire de Wellington, et, au commencement de 1814, un chœur guerrier : Renaissance de l’Allemagne (Germanias Wiedergeburt). Le 29 novembre 1814, il dirigea, devant un public de rois, une cantate patriotique : le Glorieux moment ( Der glorreiche Augenblick), et il

  1. Contemporaine, et peut-être inspiratrice, parfois, de ces œuvres est son intimité très tendre avec la jeune cantatrice berlinoise Amalie Sebald, qu'il connut à Teplitz, en 1811 et 1812.
  2. Bien différent de lui en ceci, Schubert avait écrit en 1807 une œuvre de circonstance, « en l’honneur de Napoléon le Grand », et en dirigea lui-même l’exécution devant l’Empereur.