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De cette date sont les Septième et Huitième Symphonies, écrites en quelques mois, à Tœplitz, en 1812 : l’Orgie du Rythme, et la Symphonie humoristique, les œuvres où il s’est montré peut-être le plus au naturel, et, comme il disait, le plus « déboutonné » ( aufgeknoepft), avec ces transports de gaieté et de fureur, ces contrastes imprévus, ces saillies déconcertantes et grandioses, ces explosions titaniques qui plongeaient Gœthe et Zelter dans l’effroi[1] et faisaient dire de la Symphonie en la, dans l’Allemagne du Nord, que c’était l’œuvre d’un ivrogne. — D’un homme ivre, en effet, mais

  1. Lettre de Gœthe à Zelter, 2 septembre 1812. — Zelter à Gœthe, 14 septembre 1812 : «Auch ich bewundere ihn mit Schrecken. » « Moi aussi, je l’admire avec effroi ». — Zelter écrit en 1819 à Gœthe : « On dit qu’il est fou »