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BEETHOVEN

d’enfance ; et peut-être y eut-il entre eux un sentiment assez tendre. Éléonore épousa plus tard le docteur Wegeler, qui fut un des meilleurs amis de Beethoven ; et, jusqu’au dernier jour, il ne cessa de régner entre eux une amitié paisible, qu’attestent les lettres dignes et tendres de Wegeler et d’Éléonore, et celles du vieux fidèle ami (alter treuer Freund) au bon cher Wegeler (guter lieber Wegeler). Affection plus touchante encore quand l’âge est venu pour tous trois, sans refroidir la jeunesse de leur cœur[1].

Si triste qu’ait pu être l’enfance de Beethoven, il garda toujours pour elle, pour les lieux où elle s’écoula, un tendre et mélancolique souvenir. Forcé de quitter Bonn, et de passer presque toute sa vie à Vienne, dans la grande ville frivole et ses tristes faubourgs, jamais il

  1. Nous citons aux textes quelques-unes de ces lettres.
    Beethoven trouva aussi un ami et un guide en l’excellent Christian-Gottlob Neefe, son maître, dont la noblesse morale n’eut pas moins d’influence sur lui que la largeur de son intelligence artistique.