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contrée où je vis la lumière du monde, m’est toujours aussi clairement et nettement présente que lorsque je vous ai quittés. Ce sera un des plus heureux instants de ma vie, que celui où je pourrai vous revoir et saluer notre père le Rhin. — Quand cela sera, je ne puis encore te le dire avec exactitude. — Du moins, je veux vous dire que vous me retrouverez plus grand : je ne parle pas de l’artiste, mais aussi de l’homme, qui vous semblera meilleur, plus accompli ; et si le bien-être n’a pas un peu augmenté dans notre patrie, mon art doit se consacrer à l’amélioration du sort des pauvres....

Tu veux savoir quelque chose de ma situation : eh bien, cela ne va pas trop mal. Depuis l’an passé, Lichnowski, qui (si incroyable que cela puisse te paraître, même quand je te le dis) a toujours été et est resté mon ami le plus chaud, — (il y a bien eu de petites mésintelligences entre nous ; mais elles ont affermi notre amitié), — Lichnowski m’a versé une pension de