CONCLUSION
L’ÉTAT PRÉSENT DE LA MUSIQUE
FRANÇAISE
L’éducation musicale se fait donc, de toutes parts, en France, par les théâtres, les concerts, les cours, les écoles, les livres ; et la curiosité un peu inquiète de l’esprit parisien semble rassasiée, pour l’instant. Elle a fait le tour — hâtif — de la musique des autres siècles et des autres races[1] ; et l’esprit parisien se replie sur lui-même. Après l’enthousiasme enivré de leurs découvertes étrangères, la musique et la critique musicale françaises ont repris la possession d’elles-mêmes et le sentiment jaloux de leur indépendance. Une réaction très nette contre la musique étrangère s’est dessinée depuis l’époque de l’Exposition Universelle de 1900. Ce mouvement n’est pas sans rapports, conscients ou inconscients, avec le courant nationaliste, qui, vers la même date, s’est réveillé en France, et spécialement à Paris. Mais il était aussi la conséquence naturelle de l’évolution musicale. La musique française sentait naître sa jeune vigueur, et elle s’en émerveillait ; sa période d’études lui
- ↑ Faut-il signaler le curieux attrait, qui commence à se faire sentir chez quelques-uns de nos musiciens, pour l’art de civilisations entièrement différentes de celles de l’Occident ? Tout doucement, sans bruit, l’esprit de l’Extrême-Orient s’insinue dans la musique européenne.