d’entre elles pourrait rivaliser avec les meilleures de l’Allemagne. Enfin, la section française de la Société Internationale de Musique, qui s’était fondée en 1899, à Berlin, pour établir des relations suivies entre les savants de tous les pays, trouva chez nous un terrain si favorable que le nombre de ses adhérents, à Paris seulement, dépasse déjà cent.
VI. — La musique et le peuple.
La musique avait donc reconquis en partie sa place dans l’enseignement supérieur et dans l’élite intellectuelle. Restait à la lui rendre dans les autres enseignements, beaucoup plus en retard, — surtout l’enseignement secondaire. — Restait à la faire pénétrer dans la vie de la nation, dans l’instruction populaire. Tâche difficile en France, où l’art a toujours eu un caractère aristocratique. Tâche, dont non seulement l’État, mais les musiciens mêmes se désintéressaient. La République continuait à tenir la musique en dehors du peuple. À certains égards, il y eut même un recul, depuis trente ans, dans les essais d’éducation musicale populaires. Aux anciens concerts Pasdeloup, on payait 0 fr. 75 pour les dernières places, et l’on était assis. Dans tel de nos grands concerts symphoniques d’aujourd’hui, les dernières places sont à 2 et 4 francs. Aussi, le peuple qui venait un peu aux concerts Pasdeloup, ne vient-il plus du tout aux grands concerts d’aujourd’hui.
C’est pourquoi on doit applaudir à l’initiative de Victor Charpentier, qui, en mars 1905, osa fonder une Société symphonique d’amateurs, l’Orchestre, donnant de grandes auditions populaires gratuites. Et, dans ce