que ceux-ci nous donnèrent des œuvres les plus intimes de la musique allemande.
V. — La science musicale et l’Université.
Pendant que ce mouvement s’accomplissait parmi les artistes, les savants y prenaient part, à leur tour ; et la musique finissait par pénétrer dans l’Université.
Ce ne fut pas sans peine. La musique ne passait pas auprès des gens sérieux pour une étude sérieuse. C’était un art d’agrément, un talent de société : on eût trouvé plaisante l’idée d’en faire une matière d’enseignement scientifique ; et, jusqu’aujourd’hui, les Histoires générales de l’art se refusèrent à lui accorder une place, si réduite qu’elle fût. Les autres arts s’indignaient du voisinage ; et c’était l’éternelle dispute des maîtres de M. Jourdain :
Et c’est en quoi l’on sait, comme dit le maître d’armes, de quelle considération nous autres nous devons être dans un État ; et combien la science des armes l’emporte hautement sur toutes les sciences inutiles, comme la danse et la musique…
Le premier cours d’esthétique et d’histoire musicale n’a été fondé chez nous qu’après la guerre de 1870[1]. Ce fut celui du Conservatoire ; et, jusqu’à ces dernières années, il fut le seul important qui existât à Paris. Depuis 1878, il a été tenu avec beaucoup de talent par
- ↑ Le 12 septembre 1871, sur la proposition d’Ambroise Thomas. Le premier titulaire fut Barbereau, qui ne garda qu’un an cette fonction. Il eut pour successeur Gautier, professeur d’harmonie et d’accompagnement, qui fut remplacé en 1878 par M. Bourgault-Ducoudray.