cesse renouvelé de la vie, je suis convaincu que ce ne sont là que des accès passagers de réaction, peut-être légitime, contre des exagérations opposées, et que la Schola saura toujours éviter l’écueil où échouent tant de révolutionnaires de la veille, qui sont des conservateurs du lendemain. Qu’elle ne se cantonne jamais dans une aristocratie d’école, qu’elle ouvre toutes grandes ses portes, et qu’elle soit accueillante à toutes les forces jeunes de la musique, même si leur idéal est ennemi du sien. Sa renommée future et la vie de l’art français sont à ce prix.
IV. — Les sociétés de musique de chambre.
Parallèlement aux grands Concerts de musique symphonique et aux Conservatoires nouveaux, des Sociétés s’étaient formées pour faire pénétrer dans Paris la connaissance et le goût de la musique de chambre. Cette musique, si répandue en Allemagne, manquait presque totalement à Paris, avant 1870. Des premiers, le violoniste Maurin et le violoncelliste Chevillard s’associèrent, dès 1852, dans un culte commun des derniers quatuors de Beethoven ; mais ces auditions n’attiraient qu’une élite[1] ; et, auprès du grand public, la Société des derniers quatuors de Beethoven avait la réputation de se consacrer à une musique baroque et incompréhensible, écrite par un sourd.
Le vrai fondateur de la musique de chambre à Paris lut M. Émile Lemoine, qui créa la Société la Trompette.
- ↑ La qualité des auditeurs suppléait, il est vrai, à la quantité. À ces concerts venait Berlioz, avec ses amis Damcke et Stephen Helier ; et c’est après l’une de ces auditions, où il avait été bouleversé par l’adagio du quatuor en mi bémol, qu’il s’écriait, hors