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LE RENOUVEAU.

ait, dès cette époque, attiré à lui les jeunes esprits, doués d’idées élevées et véritablement épris de leur art. C’est ainsi que, sans s’en douter lui-même, le maître draina, pour ainsi dire, toutes les forces sincèrement artistiques qui étaient éparses dans les diverses classes du Conservatoire de musique, sans parler des élèves du dehors. »

Parmi les disciples qui reçurent directement son enseignement[1], furent Henri Duparc, Alexis de Castillon, Vincent d’Indy, Ernest Chausson, Pierre de Bréville, Augusta Holmes, Louis de Serres, Charles Bordes, Guy Ropartz, Guillaume Lekeu. Si l’on ajoute que l’influence de cet enseignement se fit sentir plus ou moins sur ses élèves de la classe d’orgue, entre autres sur Samuel Rousseau, Gabriel Pierné, Auguste Chapuis, Paul Vidal, Georges Marty, et aussi sur les virtuoses qui vécurent quelque temps dans son intimité, comme Armand Parent et Eugène Ysaye, à qui Franck dédia sa sonate de violon ; — si l’on songe enfin que, même parmi les artistes qui ne furent pas ses élèves, nombre des plus célèbres, comme Gabriel Fauré, Alexandre Guilmant, Emmanuel Chabrier, Paul Dukas, n’échappèrent pas à son ascendant, — on voit que l’époque musicale presque tout entière, à Paris, est sortie de César Franck ; et « ce fut, en grande partie, dans l’intention de perpétuer son enseignement » que trois des élèves ou amis de Franck : Alexandre Guilmant, Charles Bordes et Vincent d’Indy, fondèrent, en 1894, — quatre ans après sa mort, — la Schola Cantorum, qui, depuis, ne cessa de se réclamer de son nom.


Notre vénéré père Franck, a dit Vincent d’Indy dans un discours, est un peu le grand-père de cette Schola Can-

  1. On en trouvera la liste complète dans le livre de M. Vincent d’Indy.