Concerts. Ces concerts eurent d’abord un programme des plus larges, comprenant tous les genres de musique et de toutes les écoles. Au premier concert figuraient des œuvres de Beethoven, Hændel, Gluck, Sacchini, Cimarosa et Berlioz. Dans la première année, Lamoureux fit entendre la Neuvième Symphonie de Beethoven, une grande partie de Lohengrin, et des œuvres de nombreux musiciens français de la jeune école. Diverses compositions de Lalo, de Vincent d’Indy et de Chabrier furent exécutées chez lui, pour la première fois. Mais ce fut surtout à l’étude des partitions wagnériennes que Lamoureux se consacra avec prédilection. Ce fut lui qui donna en France les premières grandes auditions intégrales de Wagner : en particulier, celles du premier et du second acte de Tristan en 1884-1885. La bataille wagnérienne n’était pas encore finie, comme le montre l’Avis imprimé en tête des programmes de Tristan.
« L’administration de la Société des Nouveaux Concerts, très désireuse d’éviter des conflits pendant l’exécution du second acte de Tristan, prie instamment et respectueusemept les auditeurs de s’abstenir de donner des marques d’approbation ou d’improbation avant la fin de l’acte. »
La même année, dans la salle de l’Éden-Théàtre, où les concerts avaient été transférés, Lamoureux dirigea la première exécution à Paris du premier acte de la Walküre. Dans ces concerts débuta le ténor Van Dyck, qui devait être plus tard un des protagonistes de Bayreuth. En 1886-1887, Lamoureux prépara et dirigea l’unique représentation de Lohengrin, à l’Eden. On sait que les manifestations de la rue empêchèrent les représentations suivantes. Lamoureux alla se fixer ensuite dans la salle du Cirque des Champs-Élysées, où, pendant onze ans, il donna des concerts, qui prirent alors le nom de Concerts-Lamoureux. Il continua à répandre la connaissance de l’œuvre de Wagner, en s’assurant par-