français, groupa autour de lui la plupart des talents de la jeune école : — Franck, Bizet, Saint-Saëns, Massenet, Delibes, Lalo, A. de Castillon, Th. Dubois, Guiraud, Godard, Paladilhe, Joncières, — et il entreprit de les produire au dehors. Il loua le théâtre de l’Odéon, recruta un orchestre, dont il confia la direction à M. Édouard Colonne ; et, le 2 mars 1873, le Concert National fut inauguré par une matinée musicale où M. Saint-Saëns joua son concerto en sol mineur, et où Mme Viardot chanta le Roi des Aulnes de Schubert. Dans la première année, on donna six concerts ordinaires ; de plus, deux concerts spirituels, avec chœurs, furent consacrés à Rédemption de César Franck et à Marie-Magdeleine de Massenet. En 1874, l’Odéon fut abandonné pour le Châtelet. Cette première campagne fit du bruit et attira le public ; mais les résultats financiers furent des plus médiocres[1]. L’éditeur Hartmann se découragea et voulut abandonner l’entreprise. C’est alors que M. Édouard Colonne eut l’idée de constituer son orchestre en société, et de poursuivre l’essai, pour le compte de l’Association Artistique. Parmi les artistes fondateurs se trouvaient MM. Bruneau, Benjamin Godard, Paul Hillemacher. Les premiers temps furent difficiles ; mais la persévérance de l’Association eut raison de tous les obstacles. En 1903, elle a fêté son trentième anniversaire. Pendant ces trente années, elle avait donné plus de huit cents concerts, et fait entendre des œuvres d’environ trois cents compositeurs, dont la moitié sont français. Les quatre compositeurs joués le plus souvent au Châtelet avaient été Saint-Saëns, Wagner, Beethoven, et surtout Berlioz[2].
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LE RENOUVEAU.
