LE RENOUVEAU
à Paris depuis 1870.
Il n’est pas possible de résumer en quarante pages quarante années de vie intense et féconde, sans beaucoup d’oublis, et aussi sans une certaine sécheresse de nomenclature. Mais c’est volontairement que je me suis abstenu de tout artifice d’exposition et de style, — laissant les faits parler par eux-mêmes.
J’ai voulu montrer, par ce simple exposé, la grandeur admirable de l’effort français depuis 1870, cette poussée de foi et d’énergie qui a recréé la musique française. Un tel réveil me paraît un beau spectacle, et bien réconfortant. Peu de Français s’en doutent, en dehors d’une poignée de musiciens. C’est au grand public non musicien que je dédie ces pages, afin qu’il sache ce qu’a fait pour la gloire de notre race une génération d’artistes au grand cœur et de bonne volonté. Il n’est pas permis à la nation d’oublier ce qu’elle doit à quelques-uns de ses fils.
Qu’on ne m’accuse pas de contradiction, si, dans un autre ouvrage, qui paraît au même moment[1], je me permets de faire une satire assez vive des défauts et des
- ↑ Jean-Christophe à Paris.