comme homme, à son parti, n’avait pas le courage de le renier.
Brahms lisait les articles de Wolf, et il ne semble pas que ces attaques aient ému son flegme. Mais les « Brahraines » ne les pardonnèrent jamais à Wolf. Un des plus rancuniers fut Hans de Bülow, qui trouvait dans l’antibrahmisme « le péché contre le Saint-Esp<jit, qui ne peut être pardonné ». (Ev. Mathieu, XII, 31-32[1].) Quelques années plus tard, quand Wolf réussit à faire jouer ses œuvres, il put lire des comptes rendus, comme celui-ci de Max Kalbeck, un des chefs du « brahmisme » à Vienne :
Monsieur Wolf a jadis, comme reporter, par quelques pi euves étonnantes de son style et de son peut, soulevé une iiilarité irrésistible dans les cercles musicaux. Il lui a été donné le conseil alors de se livrer plutôt à la composition. Les derniers produits de sa muse ont montré que ce conseil bien intentionné était mauvais. Il devrait de nouveau écriie des critiques.
Une société orchestrale de Vienne admettait la Penthésilée de Wolf à l’épreuve de la lecture ; elle la répétait en dépit du bon sens, avec de bruyants éclats de rire. Après quoi, le chef d’orchestre disait : « Messieurs, je vous demande pardon d’avoir laissé jouer le morceau jusqu’à la fin. Mais je voulais me donner le spectacle de l’homme qui ose écrire de telles choses sur maître Brahms. »
Wolf se reposait de ces misères en allant passer quelques semaines dans son pays[2], chez son beau-frère Strasser, inspecteur des contributions. Il emportait là ses livres, ses poètes, et commençait à les mettre en musique.