symphoniques, qui sont la partie la plus importante de son œuvre. Ces poèmes sont : Wanderers Sturmlied (1885), Aus Italien (1886), Macbeth (1887), Don Juan (1888), Tod und Verklärung (1889), Guntram (1892-93), Till Eulenspiegel (1894), Also sprach Zarathustra (1895), Don Quixote (1897), et Heldenleben (1898)[1].
Je n’insisterai pas sur les quatre premiers, où s© forment l’esprit et la manière de l’artiste. Wanderers Sturmlied (Chant du voyageur pendant la tempête, op. 14) est un sextuor vocal avec orchestre, sur un poème de Gœthe. Écrit avant que Strauss connût Ritter, il est construit à la façon de Brahms, avec une science et un recueillement un peu convenus. Aus Italien (op. 16) peint avec exubérance les impressions faites par la campagne romaine, par les ruines de Rome, par les rivages de Sorrente, et par la vie populaire en Italie. Macbeth (op. 23) inaugure, sans beaucoup d’éclat, la série des transpositions musicales de sujets poétiques. Don Juan (op. 20), très supérieur, traduit avec une ardeur boursouflée, le poème de Lenau, et la romantique folie du héros qui rêve d’étreindre toute la jouissance humaine, et meurt vaincu et désespéré.
Tod und Verklärung (Mort et Transfiguration, op. 24[2]) marque un progrès considérable dans la pensée et dans le style. C’est encore aujourd’hui une des œuvres les plus émouvantes de Strauss, et c’est celle qui est construite avec la plus noble unité. Elle est précédée d’un poème d’Alexandre Ritter, que je résume librement.
Dans une misérable chambre, éclairée par une veilleuse, un malade gît sur son lit. La mort approche au milieu du silence plein d’épouvante. Le malheureux rêve