se réclame, et non de l’antiquité, qui n’existe pas pour lui[1], ou de la Renaissance, qu’il confond avec la Réforme (les deux sœurs ennemies) pour la mieux écraser[2] :
« Prenons pour modèles les admirables ouvriers d’art du moyen âge[3]. »
Dans ce retour au gothique, dans ce réveil de la foi, il y a un nom, — moderne celui-là, — que l’on aime à citer à la Schola, et sous l’égide duquel le petit Conservatoire de la rue Saint-Jacques s’est placé : c’est celui de César Franck. — Et aucun nom ne saurait être, en effet, plus pur que celui de ce grand cœur ingénu. Sur presque tous ceux qui l’ont approché, il a exercé une séduction irrésistible ; et cette séduction personnelle est pour beaucoup, peut-être, dans l’action que ses œuvres continuent d’avoir aujourd’hui sur la musique française. Nul n’a subi davantage l’ascendant moral et musical de Franck, que M. Vincent d’Indy ; nul n’a gardé une vénération plus profonde et plus attendrie pour celui dont il fut longtemps l’élève.
La première fois que je vis M. d’Indy, c’était à un concert de la Société nationale, salle Pleyel, en mars 1888. On jouait diverses œuvres de Franck, entre autres, pour la première fois, l’angélique Thème, fugue et variation, pour harmonium et piano, où se mêle à la pensée de Bach une tendresse toute moderne. Franck était sur l’estrade,
- ↑ « Les seuls documents qui subsistent sur la musique antique sont des critiques ou des appréciations, et non des textes musicaux. » (Cours de Composition, p. 65.)
- ↑ « La Renaissance, dont les tendances pleines de prétention et de vaine personnalité firent subir au développement de tous les arts un arrêt dont nous souffrons encore… » (Traité de Composition, p. 89.) Et le passage, cité plus haut, sur l’Orgueil.
- ↑ Tribune de Saint-Gervais, novembre 1900.