presque en même temps à toutes les branches du savoir humain, nous voyons reparaître l’Orgueil, nous assistons à sa véritable Renaissance[1]. » Enfin cet esprit gothique se manifeste — d’une façon moins originale, il est vrai, — par ses antipathies religieuses, qui, malgré la bonté de cœur et la grande tolérance personnelle de l’auteur, percent à tout instant contre les deux confessions rivales de la sienne, à qui sont attribuées toutes les fautes de l’art et les vices de l’humanité. Chacune a son paquet. Le protestantisme est rendu responsable de tous les excès de l’individualisme[2] ; le judaïsme, de tous les ridicules de la mode et des défaillances du sens moral[3]. Je ne sais qui des deux est le plus rudement étrillé. Le second a le privilège de l’être, non seulement en discours, mais en images[4]. Le plus grave est que ces antipathies risquent d’altérer la belle intégrité des jugements artistiques de M. d’Indy. Il va sans dire que les juifs de la musique sont traités sans ménagement ; mais, ce qui est plus rare, les grands protestants de la musique, ces colosses de l’art, n’échappent pas aux réprimandes. Si Goudimel est mentionné, c’est parce qu’il fut le maître de Palestrina ; mais sa « réalisation en chorals des psaumes calvinistes » est une œuvre de peu d’importance[5]. « Les oratorios de Hændel sont glacés, et, disons le mot,
- ↑ Cours de Composition musicale, p. 215.
- ↑ « Guerre au particularisme, ce fruit malsain de la déviation protestante ! » (Discours à la Schola. — Tribune de Saint-Gervais, novembre 1900.)
- ↑ Il a du moins l’honneur de donner son nom à toute une époque de l’art : « l’époque judaïque… » « Le modern style, ce dernier avatar de l’école judaïque… », etc.
- ↑ Voir « l’admirable T initial, extrait du Rouleau mortuaire de Saint-Vital (xiie s), et qui représente Satan vomissant deux juifs…, art symbolique et expressif, s’il en fut ! » (Cours de Composition musicale, p. 77.) — Je n’insisterais pas, s’il n’y avait, dans tout ce livre, que deux seules illustrations.
- ↑ Cours de Composition musicale, p. 160.