des répétitions de l’Étranger, à Bruxelles, il travaillait à une reconstitution de l’Orfeo de Monteverdi. Il a publié des recueils critiques de chansons populaires, des études sur les prédécesseurs de Beethoven, une histoire de la composition musicale, des conférences et des cours. Cette haute culture intellectuelle n’est pourtant pas le trait le plus remarquable de M. d’Indy, bien qu’il soit un des plus remarqués. Quelques autres musiciens partagent avec lui cette supériorité. Mais ce qui est sa marque essentielle, c’est le caractère moral, et presque religieux, de sa personnalité. Là est son intérêt exceptionnel, entre tous les artistes contemporains.
Maneant in vobis Fides, Spes, Caritas.
Tria hæc : major autem horum est Caritas.
Qu’en vous demeurent ces trois vertus :
Foi, Espérance, Amour ;
Mais la plus grande des trois, c’est l’Amour.
« L’artiste doit avant tout avoir la Foi, la foi en Dieu, la foi en l’Art : car c’est la Foi qui l’incite à connaître, et, par cette connaissance, à s’élever de plus en plus sur l’échelle de l’Être, vers son terme qui est Dieu.
« L’artiste doit pratiquer l’Espérance : car il n’attend rien du temps présent ; il sait que sa mission est de servir, et de contribuer par ses œuvres à l’enseignement et à la vie des générations qui viendront après lui.
« L’artiste doit être touché de la sublime Charité, « la plus grande » ; aimer est son but, car l’unique principe de toute création, c’est le grand, le divin, le charitable Amour. »
Qui parle ainsi ? — Quelque moine Denys, écrivant dans sa cellule du mont Athos, ou quelque Cennini travaillant à répandre le pieux enseignement giot-