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comme toi-même, il ajoute : Tout ce qui vit est ton prochain.[1]

Le système des castes est peut-être plus difficile encore à accepter pour une intelligence d’Europe — (tout au moins, de l’Europe d’aujourd’hui : car Dieu sait ce que nous réserve l’avenir d’une évolution qui n’est plus démocratique que de nom I) — Je ne me flatte point de réussir, par l’exposé des explications de Gandhi, à le faire accepter, et je ne le désire point. Mais elles établiront nettement qu’aucune pensée d’orgueil et de suprématie sociale n’inspire cette croyance, mais une pensée de devoir dans le rang qui est assigné à chacun.

« Je suis porté à croire, dit Gandhi, que la loi de l’hérédité est éternelle et que toute tentative pour la changer conduit à l’absolue confusion… Le Varnâshrama est inhérent à la nature humaine, et l’Hindouisme l’a simplement réduit en science… »

Mais il limite les classes à quatre seulement : Brahmanes (classe intellectuelle et spirituelle), Kshattriyas (militaire et gouvernementale), Vaishyas (commerciale), et Shu-

  1. Sur le culte de la vache, voir dans Young India les articles des 16 mars, 8 juin, 29 juin, 4 août 1920, 18 mai, 6 octobre 1921. — Sur les castes. 8 décembre 1920, 6 octobre 1921.