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D’autre part, et ceci est essentiel, il ne reconnaît et ne permet à l’Hindouisme aucun exclusivisme :

« Je ne crois pas à la divinité exclusive des Vedas. Je crois que la Bible, le Coran et le Zend-Avesta sont aussi divinement inspirés que les Vedas… L’Hindouisme n’est pas une religion missionnaire. Il y a place en lui pour l’adoration de tous les prophètes du monde… Il dit à chacun d’adorer Dieu selon sa propre foi ou Dharma ; et ainsi, il vit en paix avec toutes les religions. »[1]

Il n’est pas sans voir les erreurs ou les vices qui se sont introduits au cours des siècles, dans l’Hindouisme, et il les flétrit. Mais…

«… Je ne puis pas plus décrire mon sentiment pour l’Hindouisme que celui que j’ai pour ma propre femme. Elle m’émeut comme nulle autre femme au monde ne le peut. Non point qu’elle soit sans fautes : j’ose dire qu’elle en a beaucoup plus que je n’en vois ; mais le sentiment d’un lien indissoluble est là. De même pour l’Hindouisme, avec tous ses défauts et toutes ses limitations. Rien ne me transporte autant que la musique de la Gitâ et du Râmâyana, les deux seuls livres de l’Hindouisme

  1. Ibid. — « Toutes les religions sont des routes diverses qui convergent vers le même but. » (Hind Swarâj). — « Toutes les religions sont fondées sur les mêmes lois morales. Ma religion éthique est faite des lois qui lient tous les hommes du monde. » (Ethical Religion).