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tout le plus fort[1]. Ils en avaient usé pour émettre aussitôt (dès la fin de décembre) une série de revendications et de résolutions : demande de suppression des lois oppressives, établissement immédiat d’un gouvernement autonome, convocation d’une conférence pour déterminer les principes d’une Constitution indienne, qui serait définitivement élaborée par la nouvelle Assemblée ; et même, fédération des peuples asiatiques pour l’émancipation de l’Asie. Gandhi ne pouvait méconnaître ces leçons des faits nouveaux. Surtout, l’estime et l’affection qu’il avait pour les chefs de ce Mouvement, comme C.-R. Das, dont il connaissait la sincérité et la foi éprouvée, lui imposaient de ne point condamner, sans un sérieux examen, cette déviation à ses principes de Non-coopération.

« Vous n’attendrez pas de moi, dit-il, une

  1. C. F. Andrews, dans un article du Manchester Weekly (1er février), ajoute que ce succès était d’autant plus remarquable que le parti Swaraj n’avait reçu du Congrès national la permission de prendre part aux élections que peu de jours avant le scrutin. Un très grand nombre de Non-Coopérateurs, qui voulaient suivre strictement les principes de Gandhi, étaient restés à l’écart des élections. Si toute l’armée des Non-Coopérateurs s’était entendue pour l’action électorale, leur victoire eût été écrasante.