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d’association, et de la presse. Gandhi accorde sept jours à lord Reading, pour amender sa politique. Sinon, l’ordre est donné : la révolte commencera[1].

La lettre au vice-roi venait à peine de partir, quand un drame plus sanglant que les précédents se produisit à Chauri-Chaura, dans le district de Gorakhpur. Au cours d’une procession, des policiers avaient attaqué la foule. Attaqués à leur tour, ils ouvrirent le feu et se réfugièrent dans la Thana[2]. La populace l’incendia. En vain, les assiégés demandèrent grâce, ils furent massacrés et brûlés. La provocation était venue d’eux ; et à leur meurtre aucun volontaire de la Non-coopération n’avait participé. Gandhi avait donc le droit d’en dégager sa responsabilité. Mais il était devenu vraiment la Conscience de l’Inde. Le crime d’un seul Indien l’ensanglantait. Il prenait sur lui tous les péchés de son peuple. — Son déchi-

  1. Une note du même jour, dans Young India, annonce à l’Inde cet ultimatum, avec plus d’énergie encore. Si le vice-roi ne répond point, l’ordre est irrévocable ; la Désobéissance civile doit être accomplie, à tout prix, quand bien même à présent la majorité se prononcerait contre.
  2. Les bâtiments de police.