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Le surlendemain, dans la soirée, Marc reçut la visite d’un homme jeune, dont le visage laid, ingrat, famélique, ne lui était pas étranger. Avant qu’il l’eût identifié, le visiteur s’était nommé : l’avocat de Simon. Il n’était pas très habile dans sa façon de s’exprimer, et sa parole n’avait aucun charme. Mais il montrait une sincère émotion. Il dit que son client s’était refusé à signer le recours en grâce, et que le dénouement était imminent, mais que Simon, en vain pressé d’exprimer ses derniers vœux, l’avait, à l’instant même où il se retirait, rappelé pour dire qu’il serait bien aise de voir Marc.

Marc ne l’était point. L’angoisse lui était remontée au cou. Mais d’une gorge contractée, il dit :

— « Je le verrai donc, si c’est possible. » Il espérait que ce ne le fût pas. L’avocat lui dit qu’il s’était assuré l’autorisation nécessaire, et que si Marc y consentait, on se rendrait sur-le-champ à la prison : un taxi attendait en bas. Du lendemain, on n’était pas sûr. Marc se leva :

— « En ce cas, allons ! »

L’avocat voyait son trouble, et le comprenait. Dans le taxi, il essaya de lui témoigner gauchement la commisération que lui inspirait son client ; il savait la cause perdue d’avance : c’est pourquoi, d’ailleurs