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Mais, par bonheur pour elle, elle n’en connut rien. Un mot de Franck l’avertit seulement que tout était en bon train. Elle ne s’en contenta point. Méfiante, elle avait, malgré tout, écrit au juge, pour demander à être entendue. Le juge montra plus tard la requête à Pitan, en le relâchant.

Rentrée à la maison, Annette trouva Sylvie, accourue ; elle l’instruisit de ses démarches. Là-dessus, Sylvie lui en dit, de toutes les couleurs. Elle était hors de soi, d’une pareille folie. Annette la laissa dire. Et Sylvie, — puisque le mal était fait, et qu’il n’y avait plus qu’à accepter — coupa court, brusquement ; se jetant au cou de sa sœur, elle l’embrassa. Au fond, elle n’eût voulu, pour un empire, qu’Annette eût agi autrement. Et de savoir qu’elle, Sylvie, ne l’eût point fait, elle avait l’orgueil que la grande sœur