— Lequel ?
— L’art.
— Bon pour vous, non pour nous. Et même parmi les hommes, combien sont-ils, ceux qui peuvent en profiter ?
— Voyez notre amie Cécile. Elle est heureuse.
— Qu’en savez-vous ? Ah ! que vous avez vite fait de juger ! Parce qu’elle est vaillante, parce qu’elle ne s’attarde pas sur ce qui l’attriste, parce qu’elle le cache aux autres, vous dites qu’elle est heureuse ! Oui, elle est heureuse d’être bien portante et de pouvoir lutter. Mais vous ne savez pas ses luttes. Croyez-vous qu’elle était faite pour cette vie décevante de l’art ? L’art ! Quand on pense qu’il y a de pauvres femmes qui aspirent à la gloire d’écrire, ou de jouer, ou de chanter, comme au faite du bonheur ! Faut-il qu’elles soient assez dénuées de tout, qu’elles ne sachent plus à quelle affection se prendre ! L’art ! qu’avons-nous à faire de l’art, si nous n’avons tout le reste, avec ? Il n’y a qu’une chose au monde qui peut faire oublier tout le reste, tout le reste : c’est un cher petit enfant.
— Et quand on l’a, vous voyez qu’il ne suffit même pas.