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LES AMIES

Vite, sauvons les nôtres ! La mort guette tout ce que nous aimons. Hâtons-nous de graver le visage qui passe, sur le bronze éternel. Arrachons aux flammes le trésor de la patrie, avant que l’incendie dévore le palais de Priam…

Christophe monta dans le train, qui partit, comme quelqu’un qui fuit devant l’inondation. Mais pareil à ces hommes qui sauvaient du naufrage de leur ville les dieux de la cité, Christophe emportait en lui l’étincelle de vie qui avait jailli de sa terre, et l’âme sacrée du passé.