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C’était Olivier qui avait, sans y penser, attaché le grelot.

Olivier, qui ne faisait aucune démarche pour lui-même, qui avait horreur de la réclame, et fuyait les journalistes comme la peste, se croyait tenu à d’autres devoirs, quand il s’agissait de son ami. Il était comme ces tendres mamans, honnêtes petites bourgeoises, épouses irréprochables, qui vendraient leur corps pour obtenir un passe-droit en faveur de leur garnement de fils.

Écrivant dans des revues, et se trouvant en contact avec nombre de critiques et de dilettantes, Olivier ne laissait aucune occasion de parler de Christophe ; et depuis quelque temps, il avait la surprise de voir qu’il était écouté. Il saisissait autour de lui un mouvement de curiosité, une rumeur mystérieuse, qui se propageait dans les cercles littéraires et mondains. Quelle en était l’origine ? Étaient-ce quelques échos de journaux, à la suite des exécutions récentes d’œuvres

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