au delà duquel il ne paraît plus y avoir rien. Christophe haussait les épaules :
— La musique française ?… Il n’y en a pas encore eu… Et pourtant vous avez de si belles choses à faire, dans le monde ! Il faut que vous ne soyez guère musiciens, pour ne vous en être jamais avisés. Ah ! si j’étais Français !…
Et il lui énuméra tout ce qu’un Français pourrait écrire :
— Vous vous guindez à des genres qui ne sont pas faits pour vous, et vous ne faites rien de ce qui vous convient. Vous êtes le peuple de l’élégance, de la poésie mondaine, de la beauté dans les gestes, les pas, les attitudes, la mode, les costumes, et vous n’écrivez plus de ballets, vous qui auriez pu créer un art inimitable de la danse poétique… — Vous êtes le peuple du rire et de la comédie, et vous ne faites plus d’opéras-comiques, ou vous laissez ce genre à des sous-musiciens, des épiciers de la musique. Ah ! si j’étais Français, je mettrais Rabelais en musique, je ferais des épopées bouffes… — Vous êtes un peuple de romanciers, et vous ne faites pas de romans en musique : (car je ne compte pas pour tels les feuilletons de Gustave Charpentier). Vous n’utilisez pas vos dons d’analyse psychologique, votre pénétration des caractères. Ah ! si j’étais Français, je vous ferais des portraits en musique… (Veux-tu que je te dessine la petite, assise en bas, dans le jardin, sous les lilas ?)… Je vous écrirais