avait dites à son mari, la dernière fois qu’elle l’avait vu vivant. Olivier songeait à l’entretien sur le banc de la terrasse. Antoinette songeait à ce qui adviendrait d’eux. Aucun n’avait l’ombre d’un reproche dans le cœur pour l’infortuné, qui les avait perdus avec lui. Mais Antoinette pensait :
— Ah ! cher papa, comme nous allons souffrir !
Le brouillard s’obscurcissait, l’humidité les pénétrait. Mais Mme Jeannin ne pouvait se décider à partir. Antoinette vit Olivier qui frissonnait, et elle dit à sa mère :
— Maman, j’ai froid.
Ils se levèrent. Au moment de s’en aller, Mme Jeannin se retourna, une dernière fois, vers la tombe :
— Mon pauvre ami ! dit-elle.
Ils sortirent du cimetière, dans la nuit qui tombait. Antoinette tenait dans sa main la main glacée d’Olivier.
Ils rentrèrent dans la vieille maison.