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ANTOINETTE

Boileau de l’Art Poétique, et surtout du Lutrin, — de l’auteur de la Pucelle, et des poetæ minores du xviiie siècle français, dans le goût desquels il s’efforçait de rimer quelques pièces. Il n’était pas le seul dans son cercle de connaissances, qui eût cette manie ; et elle ajoutait à sa réputation. On se répétait de lui des facéties en vers, des quatrains, des bouts-rimés, des acrostiches, des épigrammes et des chansons, parfois assez risquées, qui ne manquaient pas d’un certain esprit, bien en chair. Les mystères de la digestion n’y étaient pas oubliés : la Muse des pays de la Loire embouche volontiers sa trompette, à la façon du diable fameux de Dante :

« … Ed egli avea del cul fatto trombetta ».

Ce petit homme robuste, jovial et actif, avait pris une femme d’un tout autre caractère, — la fille d’un magistrat du pays, Lucie de Villiers. Les de Villiers — ou