raidit de tout son être dans une révolte désespérée. Il tapa des poings, des pieds, de la tête, contre le mur, hurla, fut pris de convulsions, et tomba par terre, se meurtrissant aux meubles.
Ses parents, accourus, le prirent dans leurs bras. C’était à qui des deux, maintenant, serait le plus tendre pour lui. Sa mère le déshabilla, le porta dans son lit, s’assit à son chevet et resta auprès de lui, jusqu’à ce qu’il fût plus calme. Mais il ne désarmait point, il ne lui pardonnait rien, et il fit semblant de dormir, pour ne pas l’embrasser. Sa mère lui semblait mauvaise et lâche. Il ne se doutait pas de tout le mal qu’elle avait pour vivre et le faire vivre, et de ce qu’elle avait souffert de prendre parti contre lui.
Après qu’il eut épuisé jusqu’à la dernière goutte l’incroyable provision de larmes qui tient dans les yeux d’un enfant, il se sentit un peu soulagé. Il était las et brisé ; mais ses nerfs étaient trop tendus pour qu’il pût dormir. Les images de tantôt recommencèrent à flotter dans sa demi-torpeur. C’était surtout la petite fille, qu’il revoyait, avec ses yeux brillants, son petit nez levé d’une façon dédaigneuse, ses cheveux sur ses épaules, ses jambes nues, et sa parole enfantine et poseuse. Il tressaillait, en croyant réentendre sa voix. Il se rappelait combien il avait été stupide avec elle ; et