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l’aube

il est gros comme un éléphant. Le tonnerre pourrait tomber, l’enfant ne l’entendrait pas.

Personne ne s’occupe de lui, il n’a besoin de personne. Il peut même se passer des bateaux-paillassons, et des cavernes du carreau, avec leur faune fantastique. Son corps lui suffit. Quelle source d’amusement ! Il passe des heures à regarder ses ongles, en riant aux éclats. Ils ont tous des physionomies différentes, et ressemblent à des gens qu’il connaît. Il les fait causer ensemble, et danser, ou se battre. — Et le reste du corps !… Il continue l’inspection de tout ce qui lui appartient. Que de choses étonnantes ! Il y en a de bien étranges, il s’absorbe curieusement dans leur vue.

Il fut rudement attrapé parfois, quand on le surprit ainsi.