démarches avait exalté ses idées de grandeur, il entreprit en même temps de faire paraître une édition magnifique des Plaisirs du Jeune Âge. Il eût voulut faire graver sur la couverture le portrait de Christophe au piano, avec lui-même, Melchior, debout auprès de lui, son violon à la main. Il fallut y renoncer, non à cause du prix, — Melchior ne reculait devant aucune dépense, — mais à cause du manque de temps. Il se rabattit sur une composition allégorique, qui représentait un berceau, une trompette, un tambour, un cheval de bois entourant une lyre d’où jaillissaient des rayons de soleil. Le titre portait, avec une longue dédicace, où le nom du prince se détachait en caractères énormes, l’indication que « Monsieur Jean-Christophe Krafft était âgé de six ans ». — Il en avait, à vrai dire, sept et demi. — La gravure du morceau coûta fort cher ; il fallut, pour la payer, que grand-père vendît un vieux bahut du dix-huitième siècle, avec des figures sculptées, dont il n’avait jamais voulu se défaire malgré les offres réitérées de Wormser le brocanteur. Mais Melchior ne doutait pas que les souscriptions ne couvrissent, et au delà, les dépenses du morceau.
Une autre question le préoccupait : c’était celle du costume que Christophe porterait, le jour du concert. Il y eut à ce sujet un conseil de famille. Mel-