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À ALBERT GOSSE, À GENÈVE[1].
1er février 1790, — [de Lyon].

Notre ami, comme inspecteur, ne sait point encore quel sort lui est réservé ; mais, comme citoyen, il jouit du bien commun, il applaudit et concourt à tout ce qui peut le produire.

La seconde partie de son œuvre encyclopédique vient de paraître : écrite dans un temps où il fallait du courage pour s’exprimer avec liberté, elle se trouve au niveau du jour par la vigueur de son auteur et son dévouement à la vérité.

Adieu, nos bons amis, donnez-nous de vos nouvelles avec quelques entretiens de nous pour que vous nous parliez du vous-mêmes et de votre amitié, sur laquelle nous comptons toujours.


Ph. D. L. P.

339

À BRISSOT, [À PARIS[2].]
[premiers mois de 1790, — de…]

…« Si mon excellent ami eût eu quelques années de moins, l’Amérique nous aurait déjà reçus dans son sein. Nous regrettons moins cette terre promise depuis que nous espérons une patrie. La Révolution, tout imparfaite qu’elle soit, a changé la face de la France : Elle y développe un caractère, et nous n’en avions pas ; elle y laisse à la vérité un libre cours dont ses adorateurs peuvent profiter… »

  1. Ms. 9533, fol. 153, copie. — Ce n’est évidemment qu’un fragment. Nous ignorons où M. Faugère, dont les papiers ont constitué les ms. 9532-9534, se l’était procuré ; car nous voyons, par ces mêmes papiers (ms. 9533, fol. 146-150), que ses négociations de 1865-1865 pour obtenir des descendants de Gosse la communication des lettres de Madame Roland avaient totalement échoué.
  2. Fragment cité par Sainte-Beuve, Introduction, etc., p. xxv.