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sera prêt à la faire. Tu penses bien que la terrasse n’est point achevée ; les pionniers sont à Compchavassou[1] où il importait qu’ils travaillassent avant le mauvais temps ; par cette raison, le pauvre mûrier n’est point transplanté : son tour viendra.

J’ai revu avec soin les articles règlement, bonneterie, art, blanchissage, etc… J’en suis contente. Il y a bien des hardiesses sur l’administration municipale de Lyon[2] ; elles m’ont un peu inquiétée, sans que j’aie eu le courage d’y rien retrancher, car c’est bien fait, et très bien. Tout le personnel du Règlement m’était déjà passé par les mains et celui-là passera de même con licenza ; mais je suis embarrassée où prendre la fin de l’article soie. Et que faire de tous les mémoires et petits renseignements sur le troupeau du Boulonnais ? Faut-il employer celui des Delporte[3] ? Faut-il extraire ? Je n’en sais rien. Autre chose ; il n’y a sur le mot inspecteur qu’un premier petit brouillon sur lequel je me souviens d’avoir travaillé ce printemps ou l’autre ; mais tous les matériaux n’y sont pas ; il faut que tu les aies laissés à la ville, et je ne puis aller en avant. Restent donc quelques brimborions que j’aurai promptement expédiés, puis le mouton Carlier, le Mémoire sur le Beaujolais[4] et le mot de critique sur la nécessité absolue, etc… En vérité, cela ne vaut qu’un mot, pas davantage ; il ne s’agit que d’un bon moment pour le trouver. J’ai séparé les minutes des mis au net et placé chacun

  1. Madame Roland estropie le nom de cet endroit. Le cadastre porte « Combe Chavassou »
  2. Voir Dict. des manuf., t. II, 2e partie, notamment p. 35 et suiv.
  3. Voir lettre 22.
  4. On trouve, aux Papiers Roland, ms. 6244, fol. 307-310, des fragments de l’écriture de Madame Roland et ressemblent à un mise au net de notes de Roland de collaboration : pour les paragraphes qui sont de Roland, elle ne prend pas la peine de les recopier ; elle se contente de marquer leur place par les premiers et les derniers mots ; ce qu’elle ajoute, ce sont le début, la fin, les liaisons, en un mot le cadre d’idées générales.

    Roland a imprimé ce mémoire dans son Dict. des manuf., t. II, 2e partie, p. 53. sous ce titre : « Essai sur l’état agraire du Beaujolais, celui des parties du Lyonnais qui l’avoisinent, et de l’industrie de leurs habitants. Fait en 1786, lu à la Société royale d’agriculture de Lyon le 20 avril 1787, et en séance publique de la même Société le 16 janvier 1788 ».