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Que voulez-vous que je fasse ? Il faut bien commencer par le tirer de là, par le sortir d’un loyer dispendieux et d’une situation où il ne peut que s’endetter davantage. Voyez la lettre que je lui écris, veuillez la lui faire tenir et lui indiquer le jour pour se transporter, avec vous, à ladite pension ; là, vous y payerez le premier quartier de cent francs, et vous en tirerez quittance au nom de M. de La Platière ; c’est ainsi que mon mari l’entend, et que je pense qu’il faut faire. Il faudrait aussi 75 livres pour le terme échu au 1er du courant, et c’est en le payant qu’il faudra donner congé. Vous arrangerez cela avec mon père, mais de manière à vous assurer que la chose soit faite. Il ne s’agira plus ensuite que du demi-terme, et nous avons le temps pour cela.

Une fois ce loyer supprimé et la subsistance assurée, nous verrons si, dans les trois mois de ce premier quartier, nous pourrons le résoudre à partir pour Châtillon. Jusqu’à présent, il n’y veut absolument point entendre. Faites part de tout ceci à ma bonne tante, qui m’a écrit avec un zèle, une force et une amitié attendrissants, en attendant que je lui écrive moi-même.

Je n’ai pas voulu dire tout net à mon père qu’elle m’avait mandé le contraire de ce qu’il prétend, crainte de heurter M. Besnard dans la supposition qu’il y eût quelque chose d’à peu près vrai de ce [que] dit mon père ; mais je lui ai poussé une botte assez forte.

Arrangez tout cela comme votre amitié vous le suggérera, instruisez le bon de Chalons et recevez les embrassements de votre triste sœur. Je suis pressée à cause d’une occasion pour la ville.

Chargez-vous du portrait[1], s’il consent à me le remettre.

  1. Probablement un portrait de Marie Phlipon, ou un des deux pastels représentant l’un Phlipon, l’autre sa femme, qui sont aujourd’hui au Musée de Lyon (don de Mme Chaley, petite-fille des Roland). – Voir Appendice V.