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thenas et celle de la demoiselle qu’il m’avait envoyée ; nous verrons qui arrivera plus vite. Fais fonds que, ne fût-ce qu’un mot, je ne passerai point un seul courrier sans t’écrire.

Je mets au paquet, sous le couvert de Bruys[1], le préambule que je t’annonce dans la ci-jointe. Absolument il faut ravoir ma lettre de mercredi, car je veux que tu saches ce que je t’y disais, et ce serait une terrible affaire que de recommencer. Instruis-moi vite de tout cela.

Je vais chercher l’échantillon que tu me demandes et je le mettrai aussi à l’autre paquet.

J’ai bien pensé que vous fêteriez la Sainte-Catherine. S’il faut aller à l’Intendance, ainsi soit ; avec une robe noire, je m’en moque ; neuf ou vieux n’est pas une affaire, pour moi du moins.

Jeannin n’a rien acheté ; c’est une des choses que je te disais. Notre enfant est mieux ce soir.


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[À BOSC, À PARIS[2].]
1er décembre [1785, — de Villefranche].

Je reçois vos missives et me ris de votre morale ; vous l’adresseriez à bien d’autres avant d’en trouver qui en eussent aussi peu besoin que moi. Je porterai vos lettres à Lyon, où je vais demain avec Eudora et un domestique, sans bonne, parce que je ne dois demeurer que fort peu de temps, et que notre petit appartement sera assez rempli avec le docteur qui l’occupe déjà, ainsi que mon ami, depuis quinze jours. Vous pouvez dire à l’excellent M. Pa-

  1. Claude Bruys de Vaudran, né à Mazille, près Cluny, le 2 février 1749, alors subdélégué général ou premier secrétaire de l’Intendance de Lyon, fut plus tard, sous Loménie de Brienne, premier commis du Contrôle général (voir lettre du 26 juin 1787). Il était de l’Académie de Lyon (1785) et de la Société d’agriculture. Inspecteur général des rôles à Lyon en 1791, il fut incarcéré à la prison des Recluses en 1793, élargi le 12 août 1794, et devint en 1800 conseiller de préfecture à Mâcon, où il mourut le 25 janvier 1820. — Il était oncle maternel de Léon Bruys d’Ouilly, l’ami et le secrétaire particulier de Lamartine.
  2. Bosc, IV, 102 ; Dauban, II, 543.