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manon. Bien des femmes vous diraient que vous êtes un maladroit avec votre je… j’en reste là. Moi, je crois que vous êtes discret et j’ai la méchanceté de… oh ! je ne veux pas dire non plus. Adieu donc. Cette petite friponne d’Eudora a beau voir lire et écrire, elle n’en baille pas moins sur tous les livres.

Rappelez-nous à M. Parault et faites-lui nos amitiés. Adieu encore ; joie et santé, amitié toujours et par-dessus tout.

Je ne sais comment j’allais oublier de vous dire que l’ami Lanthenas a réchappé de la mort, à la campagne, un pauvre malade que les médecins avaient abandonné depuis cinq jours[1].


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[À BOSC, À PARIS[2].]
31 janvier 1785, — [de Villefranche].

Le début de la lettre est de Roland.

J’ai bien reçu et je compte faire un bon usage de la recette de teindre le bois à la suie, puisque cet ingrédient vaut mieux que le brou de noix ; j’en remercie beaucoup et bien fort et M. d’Antic[3], dont Eudora a souvent lu le nom, et M. Audran. Maintenant, si ce n’était pas abuser de la patience, complaisance, etc., j’aurais bien deux autres choses à demander : choses dont nous avons grand besoin, et sur lesquelles je ne puis espérer d’instruction que de Paris. La première serait le moyen quelconque de faire un ciment pour couvrir une grande terrasse extérieure, mais sur voûte, de manière que l’eau ne la pénètre point. Cette terrasse règne tout au long devant notre maison de campagne ; elle a toujours été recouverte en pierres de taille, mais la pierre ici n’est pas très bonne ; c’est un grès calcaire, sujet à s’écailler, se fendre, se déliter ; d’ailleurs, quelque ciment qu’on mette entre les joints, en un an ou deux

  1. Ces trois lignes sont biffées dans l’autographe.
  2. Collection Alfred Morrison. — Voir aux Papiers Roland, ms. 6241, fol. 275-276, la réponse de Bosc, du 9 février 1785, répondant à toutes les commissions données pour Audran, Dezach, etc…
  3. On devine que Bosc avait signé sa lettre en majuscules pour se faire lire d’Eudora.