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Le 18 novembre 1781 : « … M. Tolozan, le seul que j’ai vu des Intendants du commerce, m’a fait une vespérie du diable de l’affaire de H. et du ton de ma correspondance. Il m’a dit que H. avait eu tort d’écrire ; que, s’il ne l’avait pas fait, il aurait bien trouvé le moyen de lui faire rendre justice ; mais qu’ayant voulu se la faire, il avait perdu le droit de la demander ; mais que j’avais tort, etc… À quoi je ne suis pas toujours resté muet, excepté quand il m’a dit que je n’avais rien de mieux à faire qu’à me raccommoder avec lui, et encore lorsqu’il m’a répété un moment après qu’il faudrait bien encore qu’il nous raccommodât : muet à tout cela. Puis il a beaucoup tiraillé sur les inspecteurs qui étaient des académiciens, qui écrivaient, etc. ; que cela ne convenait point à l’Administration, et qu’elle trouverait bien le moyen de les en empêcher, etc. Il a cité, comme ainsi malavisés, Demarets, Brisson et moi. Je crois, en effet, qu’il n’en accusera guère d’autres d’être de quelque Académie, et d’écrire. Tu juges, que, dans ces circonstances, je ne répandrai pas l’écrit… »

Le 22 novembre : « Au sujet de l’affaire de Holker sur laquelle M. Tolozan avait tant pris feu. M. de Montaran fils m’a dit de quoi il se mêlait, que Holker avait voulu que l’Administration s’en mélât, et qu’elle n’avait pas voulu, et qu’il fallait laisser tout cela là. Le père ne parait en tenir aucun compte ».

Le 26 novembre, il écrit qu’il a vu un autre Intendant du commerce, Blondel, et qu’il n’a été question que d’affaires d’administration, « et nullement de celle de Holker… » ; et un peu plus loin : « Hier, au dîner de Panckoucke étaient beaucoup de gens de lettres, Suard, etc… Vint après M. de Condorcet, à qui je parlais de mon affaire : « Tout cela est oublié, me dit-il, il n’en est plus question… »

Le 31 décembre : « … Je pense que c’est du calandreur que tu veux me parler : s’il bouge, tu sais que j’ai réponse à qui va là : je ne le rate pas ». Il semble que la brochure fût toujours tenue en réserve.

Le 2 janvier 1782, Roland écrit qu’il a rencontré M. de Montigny à une séance du Musée, qu’il y a eu échange de politesses… « Tu penses bien qu’il n’a été question de rien relativement à l’affaire : j’irai le voir, bien plus résolu de lui répondre très net sur l’article, s’il m’en parle… »

Du 7 janvier : « J’ai été chez M. de Montigny : je lui ai fait mon offrande [des Lettres d’Italie] : nous avons causé. Il m’a beaucoup remercié de ma galanterie ; il n’a pas été question de Holker. »

Du 28 janvier : « Je sors de chez M. Fougeroux, où je me suis présenté avec autant d’assurance que de politesse : il m’a paru un peu embarrassé d’abord : je l’ai mis à son aise de manière à ne pas lui laisser ignorer que j’y étais. Nous avons beaucoup causé de l’Italie, de l’Encyclopédie, sciences et arts. Au diable s’il a touché la corde de l’affaire de Holker… ».

Du 1er février : « … J’en étais à ces réflexions [il vient d’entretenir sa femme de ses projets de retraite], lorsque le sieur Holker est entré dans le bureau [du Contrôle général] où je viens de recevoir ta lettre et où je t’écris : je l’ai salué froidement et j’ai continué ; il a passé près de la cheminée : je lui tournai le dos ; il a parlé de ses affaires ; il va à Beauvais, Amiens, Abbeville, etc… Puis il a dit qu’il était enrhumé, qu’il ne se portait pas bien, et a ajouté : « M. Roland a l’air d’avoir été aussi malade ». Je n’ai rien répondu ; écri-