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et la modération possibles ; MM. Baillière et Le Monnier en sont parfaitement satisfaits ; M. Just. doit apprendre l’effet qu’elle aura produit dans la famille de M. H.[1], il nous en fera part. Il désirerait que tu publiasses tes réponses à l’Académie, il a la plus grande impatience de les voir. Les amies les attendent aussi, et demandent encore une douzaine de brochures pour lesquelles elles ont des places toutes prêtes. J’ai envie de m’informer du jour du départ d’une voiture pour Rouen, et d’en faire l’expédition, à laquelle je joindrai la copie des épîtres académiques. Zenon[2] a fait des merveilles ; on dit beaucoup de choses d’Aristote, qui trouve cela fort bien.

Je reçois une lettre de M. Fougeroux[3], qui répond comme tu lui as écrit ; sans parler de l’autre affaire, il t’abandonne l’article en question et avait chargé Panckoucke[4] de t’en écrire : cause du retardement de sa réponse. Des millions de choses de M. Just., enchanté des lettres d’Italie, ayant fait l’envoi à son frère et travaillant de son côté.

Reviens donc, mon ami, je t’embrasse et t’aime comme tu sais.

  1. H. désigne Holker père, « inspecteur général pour les manufactures étrangères, en résidence à Rouen » (Alm. Royal de 1783, p. 270), personnage très considérable, dont Rolan s’était attiré l’animosité. — La « réponse » dont il est question ici est une réplique que Roland venait de faire paraître à un libelle lancé par Holker contre lui. — Voir Appendice G.
  2. D’après le document de 1773 que nous avons cité (lettre 11). Zénon serait « M. Guéroult, de Rouen. »
  3. Fougeroux de Bondaroy (1732-1789), membre de l’Académie des sciences depuis 1758. Il était un des commissaires de l’Académie chargés de régler le différend survenu entre Roland et Holker (voir Appendice G.). Mais il s’agissait encore ici d’une autre affaire, à savoir de sa collaboration à l’Encyclopédie méthodique, dont Panckoucke tentait l’entreprise, et à laquelle Roland, ainsi qu’on l’a vu, donnait son concours. — Voir l’éloge de Fougeroux, par Condorcet (t. III des Œuvres de Condorcet). Fougeroux et Roland avaient déjà collaboré dans la Collection de Arts, où Fougeroux avait publié quatre monographies, l’Art du coutelier, l’Art du tonnelier, etc.
  4. Voir aux Papiers Roland, ms. 9532, fol. 144, une lettre du 7 juillet 1781, par laquelle Fougeroux prie Panckoucke, non sans mauvaise grâce, de faire savoir à Roland qu’il renonce à décrire « plusieurs Arts tenant à la rubanerie. »