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reux, mais je vous en voudrais à la mort d’avoir dévoré seul un chagrin que l’amitié aurait pu partager.

Je serai chez moi toute l’après-dîner et le soir.


Mardi matin.

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[À BANCAL, À PARIS[1].]
[Premiers mois de 1793. — de Paris.]

Je songe si peu à tout ce qui vous est étranger lorsque vous m’entretenez de vos intérêts les plus chers que j’ai déjà oublié cinq à six fois de vous faire la question que voici : auriez-vous des doubles des numéros de la Société d’agriculture, ou plutôt de quelques-uns des mémoires de celle de Londres que vous eûtes la complaisance de nous donner à votre retour d’Angleterre[2] ?

Il y en avait deux où se trouvaient des observations de M. Young, relatives à des objets dont nous vous avions parlé ; nous les emportâmes, dans le temps, là où notre destination nous appelait ; nous aurions besoin aujourd’hui de faire des recherches dans ce genre, et je vous prierais de me prêter ce que vous pourriez avoir à disposition de propre à nous les faciliter.

Je voudrais savoir aussi quels sont les papiers anglais particulièrement consacrés aux arts, au commerce et à l’agriculture, et comment on peut se les procurer.

Je ne mêlerai point à ces questions d’affaires des réflexions sur un sujet autrement touchant, mais je ne cesserai de vous rappeler à cette disposition calme et sage dans laquelle on médite avec fruit sur les moyens de s’assurer le bonheur, et où l’on nourrit sans excès tous les sentiments qui peuvent le mériter et l’obtenir ; il vous est assuré si les vœux de l’amitié peuvent être de quelque poids dans la balance des destinées.


Jeudi matin.
  1. Lettres à Bancal ; — ms. 9534, fol. 191-192.
  2. Si l’on admet, comme cela est vraisemblable, que ce billet se lie à la lettre précédente, il concourt à l’introduction qui nous a fait placer ces lettres en février ou mars 1793, c’est-à-dire après la démission de Roland (22 janvier). Ce n’est pas au ministère que Roland pouvait songer à reprendre ses travaux sur les Arts.