Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/1295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

520

[À LANTHENAS, À PARIS[1].]
20 janvier [1793, – de Paris].

Vous serait-il possible, Monsieur, de passer chez moi un instant ? M. R. [Roland] va publier son compte de finances[2] ; il est quelques articles sur lesquels il serait nécessaire que je vous entretinsse. Je vous en avais écrit il y a plusieurs jours ; puis-je aujourd’hui espérer une réponse ?


521

[À BANCAL, À PARIS[3].]
[Premiers mois de 1793, — de Paris].

J’ai beaucoup réfléchi à votre situation et je crois n’y voir de redoutable que les effets de cette excessive sensibilité qui procure tant de jouissances et de douleurs. Ou je n’entends absolument rien au cœur humain, ou vous devez devenir le mari de Mlle …[4], si vous vous conduisez bien et qu’elle demeure ici

  1. Ms. 9533, fol. 273. — En marge, d’une écriture inconnue : « n° 7 ».

    On voit ici que la rupture est complète et définitive à la date du 20 janvier 1793. Cela nous a permis de placer approximativement à la fin de 1792 les billets sans date qui nous font assister aux phases de cette rupture.

  2. C’est le compte général qui fut présenté à la Convention dans sa séance du 26 janvier (Barrière, II, 429-436).

    On voit que la démission de Roland, envoyée le 22 janvier et lue à la Convention le 23, était arrêtée dès le 20.

  3. Lettres à Bancal, p. 351 ; — ms. 9534, fol. 193-194.
  4. Cette lettre et les deux suivantes se rapportent au dessein qu’avait Bancal d’épouser une jeune Anglaise, Mlle  Williams.

    Mis Helena-Maria Williams (1769-1827) n’appartenait pas à la famille du célèbre publiciste David Williams. Enthousiaste de notre Révolution, elle était venue en France une première fois en 1790. Une pièce de la collection Picot nous apprend que, l’année suivante, Bancal l’avait vue en Angleterre. Revenue à Paris dans l’été de 1792, elle connut de près tout le monde Girondin, fut reçue chez Roland, chez Petion, etc., et reçut elle-même, dans l’hôtel où elle logeait avec sa mère et sa sœur, bon nombre de députés de la Gironde et de la Plaine. En jan-