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[À BANCAL, À PARIS[1].]
[7 juillet 1792, — de Paris.]

Votre avis était nécessaire, car je vous attendais tous ; notre ami ira certainement vous joindre.

Les officiers de l’état-major de Paris s’étaient permis de se rendre aujourd’hui, en habit bourgeois, dans les tribunes pour y applaudir le Roi.

Tâchez de lire les Annales de Carra d’aujourd’hui sur les projets ; elles les développent assez bien[2].

    353), et par M. Marcellin Boudet, dans son étude sur Dulaure (Mémoires de l’Académie de Clermont-Ferrand, t. XIV, 1872, p. 295). – M. Faugère la date du « 18 mai an ii ». Mais M. Marcellin Boudet, qui avait en main les papiers de Dulaure et qui avait communiqué la lettre à M. Faugère, la date du 18 mai 1792. Il est probable que l’autographe portait « an iv » (ce qui correspond bien à 1792 dans le style du temps), et que M. Faugère aura mal lu. S’il fallait accepter an ii et le traduire en style républicain, cela nous porterait au 18 mai 1794, plus de six mois après la mort de Roland !


    Jean-Antoine Dulaure (1755-1835), député du Puy-de-Dôme à la Convention, est bien connu par ses nombreuses et très diverses publications. Son journal, le Thermomètre du jour (11 août 1791-25 août 1793), fut soutenu par Roland. — Voir ms. 6243, fol. 156 et 158 ; cf. compte rendu par Roland des 100,000 livres mises à sa disposition, n° 23, 42, 47 (Barrière, II, 429-436) ; cf. Hatin, p. 217-218, et Tourneux, 10699.

    À l’Assemblée, Dulaure marche le plus souvent avec les Girondins, mais sans s’enchaîner à eux. Oublié sur la liste de proscrits du 3 octobre, mais décrété d’accusation le 20, il put gagner la Suisse et fut rappelé à la Convention le 8 décembre 1794.

    Sur l’appui courageux qu’il donna à Madame Roland en 1793, on trouvera des détails dans nos notes de la lettre 531.

  1. Lettres à Bancal, p. 350 ; – ms. 9534, fol. 187-188. – Ce billet n’est pas daté, mais il est postérieur au 30 mai 1792, puisque Bancal est à Paris, où Roland l’a rappelé par sa lettre de ce jour-là, et antérieur au 10 août, puisque Louis XVI est encore roi.

    On ne peut songer à le placer en 1791, car, dans le rapide séjour que Bancal fit alors à Paris (premiers jours de juin), Vergniaud n’y était pas encore.

    Dès lors, il est certain qu’il doit être du 7 juillet 1792, le dernier jour où Louis XVI ait paru en roi à l’Assemblée, à la suite de la célèbre séance où l’appel de Lamourette avait, pour quelques heures, réconcilié les partis. L’amère et injuste parole de la fin, à l’adresse de Vergniaud, vise l’éloquent discours prononcé par lui le 3 juillet et dont la modération satisfait mal les ressentiments de Madame Roland.

  2. Les Annales patriotiques et littéraires de Mercier et Carra, du 7 juillet, ne con-