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LA NAISSANCE DE L'ARUM.


Décor de crépuscule en cette nappe verte
Où l’on voit s’estomper le rayonnement clair,
Où comme en un frisson la lumière déserte,
la nuit, mauve encore, à peine assombrit l’air.

Son petit pied posait sur un tapis de mousse
Et sa main retenait l’hirondelle du soir.
Au loin, sur le rocher croissait la fine pousse
De ce gluant varech brillant comme un miroir.

Neptune est sur son char. Près de la voyageuse
Qui le regarde émue et tranquille à la fois
Il se montre, il s’approche et son âme joyeuse
Sortant du sein des mers fait très tendre sa voix.

Damalis entr’ouvrit une paupière rose
Et regarda Neptune émerger des flots bleus.
« Viens, traversons l’écume et l’île où l’on repose,
« Et tu seras déesse et reine, si tu veux ;