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LETTRE À L’ÉDITEUR.

C’est là pourtant, vous le savez mieux que personne, monsieur, une horrible plaie, et les placets formés contre elle remontent plus haut que notre époque[1].

Qu’a fait jusqu’à ce jour le gouvernement ? Il s’est borné à la nomination de commissions impuissantes, il a donné de vive voix des promesses et n’en a tenu aucune. La Société des Gens de lettres, alarmée de cet état de choses, vient tout récemment d’élaborer en son comité un rapport au ministre, rapport dans lequel elle ne manifeste que trop les alarmes des écrivains et la pénurie des éditeurs.

Vis-à-vis de cette apathie d’un pouvoir qui compte pour ministres des hommes qui ne doivent leur élévation qu’à la presse, vous avez compris excellemment, à mon sens et à celui de plusieurs de mes confrères, le danger du prix trop élevé des livres, et vous avez

  1. Dans le tome XVI de la collection de la Revue de Paris (19 avril 1835), nous développions déjà quelques idées à ce sujet après un voyage en Belgique, fait en société avec M. Alphonse Royer. Envoyés en Belgique par la Revue de Paris, nous avions été à même plus que tout autre d’apprécier les progrès de la contrefaçon.