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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

gey en disposant autour de sa taille les plis de sa robe.

— Pour mon compte, chère marquise, je n’en sais rien. M. d’Esparbac et moi, nous ne recevons guère à l’intendance que le chef civil et militaire de leur colonie ; sous le titre de président de l’audience royale, il réside d’habitude à Santo-Domingo. Nous voyons aussi l’évêque don Portillo, l’oncle de ce comte de Cerda dont je vous parlais tout à l’heure… que je ne connais pas, mais que l’on dit avoir eu de fort grands biens. Il paraît qu’il a été le témoin de ce duel de M. de Langey ?… Le curé de Saint-Marc ne nous en a pas dit plus

— Cette fois, je ne me trompe pas, la cloche du perron a sonné ; c’est une visite… Ne pourriez-vous pas me dire, en soulevant ce store à gauche, qui me fait l’honneur ?…

— Le gérant de votre habitation en personne, ma toute belle il est suivi d’un jeune mulâtre…

— La suite de ma ménagerie ! s’écria la marquise en ayant l’air d’échapper, comme par une secousse électrique, à quelque pensée amère qui l’avait agitée l’espace de deux secondes. Restez, baronne, vous allez m’aider à recevoir le valet de chambre futur de Poppo mon singe !

— L’idée est sublime, marquise ; seulement M. d’Esparbac et moi nous aurions pu vous amener notre noir, Pompée, pour lui tenir compagnie…

— Attention ! c’est mon petit monstre de safran foncé… Vous allez voir !…

Le rideau se souleva, et M. Platon entra précédant Saint-Georges.