Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges, v3, 1840.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.
36
LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

une volée de bois vert, et Septenville pour les frais. Cette imagination de M. de Durfort prouve du moins qu’il appréciait Molière.

Que dire du marquis de Valençay, sinon qu’il était poli ; de M. de Ségur, qu’on le reconnaissait pour un conteur spirituel ; de M. de Périgny, qu’il était l’ami du prince ? M. de Durfort et M. de Périgny avaient figuré comme témoins de ce mariage clandestin du duc d’Orléans avec la marquise de Montesson, mariage qui ne fut véritablement reconnu qu’en juillet 1792, après une longue suite de contestations élevées à l’occasion de son douaire. La faveur de MM. de Durfort et de Périgny s’accrut en raison de leur participation à cet acte consommé un an avant la mort de Louis XV.

Nous ne parlerons pas des courtisans littéraires, tels que Collé et M. de Marmontel, tous deux lecteurs et louangeurs par état ; de l’abbé de Voisenon, de Laharpe, de Laclos et tant d’autres. Sous le duc de Chartres, devenu depuis Philippe-Egalité, il n’y eut guère que l’abbé de Talleyrand, le comte de Mirabeau et M. de Lafayelte qui donnèrent au Palais-Royal une couleur politique. Du temps de Louis-Philippe d’Orléans, on ne songeait qu’à y tenir table. Les historiographes de cette camarilla nous représentent les familiers de M. le duc d’Orléans comme des roués de bon goût, continuateurs empressés de cette longue orgie du règne de Louis XV, l’un des plus longs de la monarchie pour son malheur. Si cela est vrai, il faut ajouter que leur patience à supporter les maussaderies du duc d’Orléans, son épaisseur d’esprit et ses