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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

ou de Saint-Cloud. C’était le temps où tout ce qui était fier et ingénieux parvenait, où les officiers de dragons étaient aussi charmans que Florian, Parny et Boufflers. En vouant elle-même son pinceau aux physionomistes de cette cour, Mme Lebrun la servait de toutes les inépuisables coquetteries d’un talent de femme ; elle lui indiquait des agrémens de parure qui relevaient encore sa grâce !

Cette cour nouvelle s’organisa vite en deux camps ; ses cocardes furent tranchées. Aux jeunes hommes vraiment nobles et fidèles de cœur à la monarchie s’ouvrit le petit Trianon, temple chéri de la jeune reine ; aux moins favorisés du côté de la naissance et aux mécontens, le Palais-Royal.

De là une lutte, une sorte de parti publiquement déclaré, même avant que le duc de Chartres, devenu depuis le duc d’Orléans-Egalité, ne s’avouât d’un parti et qu’il fût question pour lui de cet exil de Villers-Cotterets, équivalant à la punition d’une forfaiture.

Le plan de ce récit nous fera plus tard soulever le voile parfumé de Trianon, le brillant cortège de Marie-Antoinette et des beaux de sa cour se déroulera aux yeux du lecteur ; mettons-le à cette heure en présence des beaux du Palais-Royal.

À leur tête il fallait bien placer M. de Valence.

M. de Valence, qui épousa (on sait pourquoi et dans quelle singulière circonstance) Mlle de Genlis, petite-nièce de Mme la marquise de Montesson, était un grand brun, assez élégant de sa personne, avant que Napoléon l’eut admis au rang de sénateur à la