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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

insidieux matou, M. Chouzin, le chauffe-cire du garde des sceaux, qui était venu ce soir de Versailles à pied, faute de voitures, pour m’apporter une expédition. C’est Dauphin qui me l’a dit en montant… Ce pauvre M. Chouzin ! il n’a trouvé que le lait de Mme de Blot, tous les domestiques étaient dehors.

— Il est écrit que je ne pourrai maigrir ! s’écria Mme de Blot en affectant de serrer entre ses doigts sa taille de guêpe. Je veux avoir une chèvre avec des rubans roses, dès demain ! oui, je l’éleverai, je la trairai ! Il me faut du lait de chèvre !

— Cher Saint-Georges, dit le duc, nous préparez-vous un assaut ou un concert ? Il paraît que la chevalière d’Éon vous cherche partout : est-ce pour vous épouser ? Que diraient alors les déesses de l’Opéra ?

À propos, nous aurons une chasse à courre samedi, à Sainte-Assise. Nous boirons, oh ! mais nous boirons, ventre-choux ! Vous verrez comment je bois !

Des dons de Bacchus et de Flore
À vos yeux je veux me parer……

comme dit M. Collé. Voici les nouvelles : La Urbain, la petite Beze, la Chouchou et la Renard sont renvoyées de l’Opéra M. le duc de Chartres s’est ennuyé de rester six jours chez les Penthièvre… il est à Choisy-le-Roi.

Le duc d’Orléans continua de parler tout seul de la sorte l’espace d’un grand quart d’heure, riant tout haut de ce qu’il nommait ses nouvelles. Son apparition causait évidemment à Mme de Montesson une