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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES

Mme de Montesson ; il n’est pas là pour admirer son habit garni de pommes d’api et d’autres fruits, car la marquise joue Pomone… Il paraît enfin, il est monté dans sa loge par la petite porte qui servait jadis au Régent ; il éprouve une invincible envie de rire en voyant la marquise sous ce déguisement champêtre. Mme de Blot, qui se trouve sur le théâtre, prend Saint-Georges à part pour lui dire que Mme de Montesson ressemblera à une serre chaude…

L’impatience de Saint-Georges perce dans ses moindres gestes ; il sourit à Mme de Blot, se hâte de balbutier quelques complimens dont la marquise est la dupe, et sachant qu’Agathe sera dans la salle, il passe à travers une armée d’habilleurs et de laquais pour gagner la galerie.

Mme de Genlis se déguise en femme et joue ce soir Vertume, n’est-ce pas, monsieur de Genlis ?

— Certainement, comte, et Mme de Montesson fait Pomone.

— Puisque nous voilà placés à côté l’un de l’autre, aidez-moi donc, Genlis, poursuivit le comte de Lauraguais : je ne sais si j’extravague, mais il me semble voir ici la jolie fille pour laquelle j’ai tiré l’épée à ce souper… vous savez !…

Allons donc ! cette jeune personne là-bas ? C’est la propre cousine de Mme de Montesson. Demandez à Durfort, il vous dira que c’est Mlle Agathe de La Haye… qui doit épouser sous peu de jours M. le marquis de Langey……

— Vous direz ce que vous voudrez, Genlis,